Comment la Mairie de Paris fait monter les prix immobilier à Paris
Les prix immobiliers fous que Paris a atteint (près de 10 000€ du mètre carré) sont généralement mis sur le dos des taux d’intérêts très bas, des investisseurs, etc. Pourtant, l’un des principaux coupables de la hausse des prix à Paris est souvent oublié : la Mairie de Paris, actuellement occupée par la très impopulaire Anne Hidalgo. Depuis l’élection du PS à la tête de la ville en 2001, la mairie revendique la création de 76 000 logements sociaux à Paris. Très largement « créés » par préemption de biens privés. C’est l’équivalent de deux fois et demi les ventes totales de biens immobiliers réalisées sur les 3 derniers mois selon les notaires (29 000). De quoi créer un déséquilibre massif qui renforce nettement la hausse des prix, les acheteurs devant se battre pour les rares biens restants.
Une situation inquiétante, sur lequel les notaires, peu habitués des coups d’éclat pourtant, tirent la sonnette d’alarme : les notaires de Paris et d’Ile-de-France dénoncent « une course effrénée aux préemptions au détriment du parc existant » selon les mots du Figaro. « Dans le même temps, près de 60.000 logements « nuitables » ont été supprimés », précise Me Thierry Delesalle de la chambre des notaires de Paris au même journal.
A chaque fois qu’un logement est préempté, c’est un acheteur qui doit se reporter sur d’autres bien, dont il fait monter les prix. Un cercle infernal dont on voit l’effet dans des prix multipliés par plus de 2 fois et demi depuis 2001…
Pire, au lieu de chercher à utiliser au mieux l’argent des contribuables parisiens, Anne Hidalgo s’enferre malgré les critiques dans une politique de création de logements sociaux… là où ça coûte le plus cher de le faire, à savoir dans les quartiers les plus chers de Paris ou dans les logements neufs des ZAC (bien plus de 50% de logement social dans les principales), là où les prix des logements privés dépassent largement les 10 000€ du mètre carré.
Plus que créer de la mixité sociale, discours officiel de la Mairie et de l’adjoint (communiste) en charge du logement, on peut voir des objectifs bien plus machiavéliques : créer un maximum de clientèle électorale qui voterait pour l’équipe actuelle à la prochaine élection qui s’annonce très compliquée pour Anne Hidalgo. Et dans le même temps encourager les habitants actuels de l’Ouest parisien, qui votent à droite historiquement, à partir dans des banlieues cossues qui ne votent pas pour les municipales à Paris… Sans surprise en tout cas, les scandales d’attribution de logement social à Paris à des élus de gauche restent nombreux.
Tout cela nourrit désormais des situations ubuesques à Paris, où les refus de logement social par ceux qui pourraient en bénéficier sont au plus haut. Vous avez bien lu, près de 4 000 personnes / 1/3 des bénéficiaires (!) ont refusé les logements sociaux qu’on leur proposait à Paris en 2017, avec des motifs aussi fantaisistes que : «Le frigo américain ne rentre pas dans la cuisine !» «Ce HLM est au-dessus d’une école. Les enfants font trop de bruit !» «Non merci, le séjour n’est pas carré», «boulevard Barbes, dans le XVIIIe)arrondissement de Paris, c’est trop près du périph !» « Il n’y a pas de terrasse » et enfin « Il n’y a pas de chambre pour le chat ! » selon le florilège du Parisien.
Espérons que la mairie de Paris saura adopter une politique qui fasse sens, autour des principes suivants :
- mener une politique du logement coordonnée avec les villes de la petite couronne pour créer autant de logements sociaux pour un coût 3-4 fois inférieur en périphérie de Paris (3000€ du mètre carré) à celui du plein cœur de Paris (12 000€ et plus)
- vente de logements sociaux à Paris pour encourager la baisse des prix, qui bénéficiera elle à la totalité des classes moyennes
- libération de l’offre de logements à Paris, en encourageant la déconcentration des administrations en province et, surtout, en relâchant massivement les contraintes réglementaires sur la construction
On en est loin, et les acheteurs immobiliers à Paris vont pouvoir encore blâmer à raison Ane Hidalgo pour quelques temps…