2 vraies (et 2 fausses) alternatives au Livret A pour gagner plus avec votre argent

Le Livret A est désormais, à 0,5%, à son plus bas taux historique. Et le gouvernement s’est engagé à faire durer ça encore quelques temps. A première vue on pourrait y voir une mauvaise nouvelle pour les épargnants français qui y ont placé 270 milliards €, mais c’est aussi une opportunité pour investir votre argent sur des placements plus performants. Car aujourd’hui, avec une inflation à 1%, avoir un livret A vous coûte de l’argent chaque année !

Tour d’horizon des placements plus rentables, même garantis et nets de fiscalité. Ils vous permettront de gagner au moins deux fois plus !

PEL : potentiellement deux fois plus rentable… si vous en avez un vieux

Si vous avez déjà un PEL, ouvert avant le 31 juillet 2016, vous avez un bon outil pour placer votre argent de manière sure et bien mieux rémunérée : avec des taux qui varient entre 1,5% et 2,5%, desquels il faut retirer les prélèvements sociaux, de 17,2% au 15 janvier 2018. Soit un taux réel de 1,24% à 2,07%, plus du double du livret A dans certains cas.

Ces vieux PEL constituent donc le meilleur placement garanti alternatif au livret A, avec un rendement plus de deux fois supérieur et un plafond bien plus élevé de 61 200€. Le blocage de l’argent est assez limité puisqu’il est facile d’en sortir. Attention toutefois à ne pas en sortir dans les deux premières années : les intérêts seraient alors ramenés au taux (dérisoire) du CEL, annulant tout l’intérêt de l’opération.

Malheureusement pour vous, si vous n’avez pas de PEL, en ouvrir un n’a aucun intérêt : le taux actuel (il dépend de l’année d’ouverture) n’est plus que de 1%, sur lesquels s’ajoutent une fiscalité alourdie.

Assurance-vie : une des meilleures alternatives au livret A

L’assurance-vie ne sert pas que (voire pas du tout) à protéger sa famille contre le décès mais peut vous permettre de constituer un capital et même de jour un rôle de livret d’épargne ! Une fonctionnalité méconnue, mais très efficace, que vous ayez ou non une assurance-vie à maturité fiscale (8 ans). Mais pour ça il vous faut une bonne assurance-vie, c’est à dire sans frais de versement :

  • de 0 à 8 ans, la sortie est possible à tout instant, avec un prélèvement forfaitaire libératoire sur les intérêts de 12,8% (30% avec les prélèvements sociaux (PS)) ou une imposition selon le barème de l’impôt sur le revenu (IR) auquel il faut à nouveau ajouter les PS
  • au-delà de 8 ans, vous ne payerez « que » les 17,2% de prélèvements sociaux si vous êtes en dessous des 4 600€ d’intérêts retirés pour une personne seule et même 9 200€ pour deux.

Avec un rendement du fonds € à 2,5% (plus ou moins ce qu’ont rapporté les bons contrats internet en 2017), cela vous rapportera donc :

  • de 0 à 8 ans : 1,75% si vous prenez l’imposition à 30% y compris charges sociales
  • au-delà des 8 ans : 2,07% tant que vous êtes sous le seuil

Ce rendement très supérieur au livret A, avec les mêmes garanties (sur les fonds en euros), est permis avec peu de contraintes de disponibilités. Ainsi, pour les contrats de Generali Vie (commercialisés par Boursorama ou ING), le rachat de 70% du contrat est possible en 72h seulement.

Limite importante : les assurances-vie avec frais de versement sont bien évidemment à proscrire pour une utilisation « dynamique » de votre assurance-vie comme un livret puisqu’ils mangeraient tout le gain. Bonne nouvelle, tous les contrats « internet » vendus en ligne sont sans frais de versement.

Crowdfunding : à vos risques et périls

Quid du crowdfunding, ou financement participatif, pour lequel les intermédiaires vous font miroiter des rendements maximaux élevés, jusqu’à 10% ? Séduisant sur le papier, ce modèle n’a pourtant pour l’instant pas réussi à convaincre de sa pérennité. Au contraire, les défauts se sont multipliés et l’UFC Que Choisir a du prendre publiquement position pour alerter sur les risques élevés du secteur. Si le crowdfunding a le potentiel pour devenir un placement rentable à condition de maîtriser mieux les risques, on y est pas encore… Évitez dans l’immédiat malgré le buzz médiatique, rarement bon conseiller en gestion des finances personnelles.

En outre, les fonds sont bloqués et ne peuvent être récupérés intégralement qu’au bout de plusieurs années.

Livrets fiscalisés : gare à la fiscalité ou au temps passé

Nombreux sont les livrets ou « superlivrets » commercialisés en ligne par BforBank, ING, PSA Banque, Cetelem, etc. à des taux qui ridiculisent le livret A : malgré une baisse ces dernières années, on peut encore trouver des placements à 2 voire 3% pendant trois voire six mois ou même un an. Une bonne opportunité pour qui est prêt à bouger régulièrement son argent.

Seulement, à la différence du livret A, ces placements sont fiscalisés, ce qui réduira fortement le gain de l’opération puisque vous aurez probablement à acquitter 30% de prélèvement forfaitaire libératoire. Dans le meilleur des cas (contribuable non imposable), vous n’aurez « que » les prélèvements sociaux de 17,2% à acquitter (détail du calcul pour tous les contribuables ici). Enfin bien sur, il faut être prêt à jouer au « saute-livret » en fonction des dates de validité des différentes promotions, sinon vous retournerez au taux « normal », inférieur à celui du livret A… Enfin prévoir qu’à chaque transfert entre livret, vous allez perdre une quinzaine d’intérêts. Gare au temps passé et un placement à déconseiller sauf pour de très gros montants.

Et les autres placements ?

D’autres options existent, comme les Comptes à terme. Ils sont sans les inconvénients du temps de gestion des superlivrets ». Ils vous offrent aussi un taux fixe voire progressif sur une période de blocage allant de 1 mois à 5 ans. Mais la fiscalité reste punitive.

Les sicav monétaires, au rendement faible, méritent également d’être cités. Elles permettent de faire travailler son argent au jour le jour, sans mécanisme des quinzaines. Pour des placements de très courte durée, cela a son avantage, mais avec les taux actuels, c’est de l’ordre du détail.

Conclusion : quel placement pour vos besoins ?

Les solutions ne manquent pas pour gagner plus que le taux du livret A, même sans aucun risque. Le panorama des options est large. Il permet à chacun de trouver de quoi multiplier au moins par deux son rendement. Motivation supplémentaire pour nos lecteurs libéraux, les fonds du livret A servant en partie à financer les logements sociaux.  En retirer votre épargne sera un (petit) pas en faveur d’un marché du logement plus libre et sain.

Infos-Finances

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